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Cinéma | Le sang des templiers – Critique

Sorti en mars dernier au Royaume-Uni et visible sur nos écrans depuis le 20 juillet, “Le sang des templiers” avait de quoi attirer mon attention : une bande-annonce bien bourrine, des acteurs plus ou moins charismatiques et surtout un récit moyenâgeux qui promettait d’être épique.

Tout d’abord, stoppons net dans leur élan protestataire les rats de bibliothèques dont la moindre erreur historique hérisse le poil, ici, Jonathan English se permet de nombreuses libertés avec l’Histoire et il vous faudra juger ce film en exhortant toute considération historique.

Ceci étant dit, l’ambiance crasse de l’époque étant très bien retranscrite et la perspective de voir deux dizaines d’anglais se battre contre une armée de mercenaires suédois se suffisant à elle-même, on ne lui en tiendra pas trop rigueur.

Nous voilà donc en 1215 et une fois encore ce benêt de James Purefoy reprend le rôle du bras armé de Dieu. Il m’avait déjà désespérée dans Solomon Kane, il réitère la performance en se glissant cette fois-ci dans la peau d’un Templier en proie à une crise de foi.

Non content d’être exempt du charisme nécessaire pour porter un tel film, il va jusqu’à faire hurler la salle de rire lorsqu’on le voit lutter contre les sentiments qu’il nourrit envers la princesse Isabel. (Vincent Cassel dans “Le Moine” à côté apparaît comme un petit joueur.).

D’ailleurs, “Le sang des templiers” se serait bien passé des apparitions de Kate Mara (127 heures) qui non seulement plombaient le rythme du film mais furent également une source d’agacement.

Fort heureusement pour nous, le reste du casting n’est pas du même acabit et nous avons droit à un défilé d’acteurs méritants et à de vraies “gueules”, bien loin des standards esthétiques des films américains. Il y a Paul Giamatti (Very bad trip 2) plus que convaincant dans les habits royaux d’un homme exécrable, avide de pouvoir et désireux de reconquérir Londres qui n’hésite pas à baver et à postillonner sur ses partenaires.

Mais aussi Brian Cox (Red) en Baron qui lui tient la dragée haute, Mackenzie Crook (“Solomon Kane”, “Pirates des caraïbes 1, 2 et 3”) et sa gueule improbable en archer émérite et surtout le rouquin pas très commode Jason Flemyng (Kick-Ass), Jamie Foreman en mercenaire hilare (“Layer cake”) et Charles Dance qu’on aimerait voir plus souvent à l’écran pour une brève apparition en archevêque de Canterbury, (Game of Thrones).

Pour ce qui est de l’action, vous l’aurez compris dès la bande-annonce, vous allez être gâtés et ce même si de prime abord, le siège d’un château ne constitue pas en soit une source de combats aussi périlleux et intenses, qu’un champ de bataille classique.

La tension entre les rebelles et les mercenaires suédois était palpable et les stratégies mises en place plutôt crédibles et efficaces. De plus, les amateurs de gore ne seront pas non plus en reste car Jonathan English leur a réservé une véritable débauche d’hémoglobine, de crânes fracassés, de membres charcutés filmés en gros plans et de nombreuses éventrations.

Toutefois, on regrettera que certaines de ces scènes aient été filmées par un Parkinsonien, les rendant ainsi illisibles. A noter également, l’emploi souvent inapproprié du zoom qui nous faisait sortir parfois du film.

Malgré ses nombreuses imperfections dues aux erreurs de réalisation et à un casting parfois limite, “Le sang des Templiers” reste un divertissement agréable à regarder… pour tous les porteurs de cartes illimitées. (faut pas déconner non plus.)

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